Les coulisses d’un produit à 250,000€ : Le bootcamp Linkedin
Sommaire de l'article
En décembre 2021 j’ai lancé la première promotion du bootcamp LinkedIn.
Moins de deux ans plus tard :
- Ce produit a déjà fait plus de +170,000€ de chiffre d’affaires depuis sa création,
- Il représentera +80% du chiffre d’affaires de la boîte en 2023,
- Il emploie plus de 8 personnes en freelance à chaque promotion
La majorité des bootcamp que je vois ne dépassent pas 2 saisons. Probablement parce que c’est un produit beaucoup plus exigeant qu’il n’y parait. Dans cet article, je vous partage donc ce que j’ai appris sur le chemin de la construction d’un produit. C’est le savoir que j’aurais aimé avoir il y a 1 an.
Productiser permet de scaler
Le bootcamp est né d’une galère
Avant de démarrer bille en tête sur la création d’un produit on va voir quelles sont les (bonnes raisons) de créer un bootcamp.
À l’époque où j’ai lancé le bootcamp, mon problème numéro 1 était que je n’arrivais pas à servir toutes les commandes.
Alors, oui, c’est un problème de “riche”. Mais, un problème quand même.
Car, il y a avait une foultitude de clients potentiels qui partaient chez mes concurrents car je n’avais plus de place pendant les 3 prochains mois pour les prendre en coaching individuel.
La file d’attente pour mon coaching était démesurée.
C’est l’un des signaux les plus flagrants qu’il faut sortir un produit : lorsque la demande est tellement forte que ça devient douloureux.
Ça l’était. Pour ma frustration, mais aussi pour mon énergie et mon emploi du temps.
La création du bootcamp vient donc d’une galère tangible et concrète.
Je ne me suis pas levée un matin en me disant : “je vais lancer un bootcamp”.
C’était une réponse au marché.
3 grands avantages du bootcamp
Le bootcamp permet de passer de : vendre 1h à 1 personne à vendre 1h à 20 personnes.
J’allais donc pouvoir servir 20 clients à la fois.
Et résoudre mon problème de “file d’attente”.
J’en ai tiré plusieurs avantages.
Tout d’abord, cette productisation m’a permis d’augmenter mon chiffre d’affaires. Plus de clients, c’est plus de vente, donc plus d’argent.
Ensuite, j’ai également standardisé ma méthode.
Ce que je faisais en coaching individuel, je l’ai découpé en mini-étapes pour qu’elles soient parfaitement reproductibles. J’ai extrait l’essence de ce qui fonctionnait pour pouvoir le répéter plus rapidement. Je ne repartais jamais de zéro.
Cette structuration m’a également permis de recruter plusieurs freelance sur le projet (on en reparlera). Et, grâce à elles, je récupère énormément de temps. Le tout en augmentant la satisfaction des clientes (on en reparlera aussi). La méthode est “extraite” de moi, elle peut être appliquée par d’autres.
On gagne du temps car on ne repart jamais de zéro.
Enfin, le fonctionnement en groupe permet de maximiser l’apprentissage. Lorsqu’on parle d’apprentissage, tout le monde veut un accompagnement individuel. Tout le monde se croit singulier alors que 90% des gens ont les mêmes problèmes. Avec le bootcamp, c’est l’objection principale que je reçois.
Mais, je n’ai jamais eu autant de résultat chez mes clientes que depuis qu’elles apprennent en groupe. L’énergie du groupe est un excellent pilier en plus de tout le contenu qu’elles ont à disposition.
Chaque semaine, on se retrouve en live pour une session de 1h30. Elles partagent. Et, lorsqu'elles se voient réussir les unes et les autres, elles se disent que c’est possible. Et, elles restent motivées à 300%.
On a plus de résultats.
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Les concepts pédagogiques
Il ne suffit pas de savoir faire pour savoir enseigner. Il y a énormément de personnes douées mais, elles ne savent pas transmettre. Parfois, les meilleurs experts sont les pires pédagogues. Pour ne jamais tomber dans ce piège, j’ai pensé une pédagogie spécifique au bootcamp. Basée sur des recherches solides et pensée pour les apprenantes.
Concept #1 :Tout le monde apprend différemment. Dans le bootcamp, elles ont la possibilité d’apprendre sous plusieurs formats. On sollicite tous les types de mémoire pour s’adapter à chacune. Il y a des vidéos en ligne de 5-10 minutes, des exercices à rendre, des articles à lires.
Concept #2 :Tout le monde n’a pas le même rapport au groupe. Le groupe est une force centrale du bootcamp. Mais, on peut se sentir noyée. Alors, on a créé des sous-groupes (des maisons) pour que chacune puisse avoir un petit cocon sur lequel s’appuyer. Chaque maison à une taille réduite et peut fonctionner en autonomie. On est obligée de parler devant toute la promo.
Concept #3 : +=-. Pour apprendre on a besoin de 3 interlocuteurs : quelqu’un qui en sait plus que nous et qui va redescendre toute la théorie (le +), une personne qui apprend en même temps que nous et qui se pose les mêmes questions (le =) , une personne à qui on va enseigner ce qu’on a appris pour consolider son savoir (le –). Dans le groupe, elles jouent chacune les rôles de +, de = et de -.
Concept #4 : Plus tu fais, plus tu apprends. Les formations “netflix” sont nombreuses. Ce sont celles que vous pouvez consommer tranquillement sur votre canapé sans jamais passer à l’action. Dans le bootcamp, il y a 30 publications à faire et l’équipe suit le travail de chaque apprenante pour éviter les décrochages.
Concept #5 : La non-mixité crée un espace safe. Le bootcamp se déroule en non-mixité. Être entre femmes permet davantage de se soutenir, de s’organiser et de se défendre face aux différents obstacles (syndrome de l’imposteur, de la bonne élève) et aux commentaires sexistes (ou désobligeants).
Concept #6 : Chacune commence à son niveau. La première partie du bootcamp se fait sous forme “d’échauffement”. On y va progressivement avec des ateliers et des vidéos. Pour les plus avancées c’est un excellent rappel. Et, celles qui débutent ont le temps de découvrir les choses à faire et à ne pas faire.
Ce qu’il se passe (vraiment) dans le bootcamp
En discutant avec Cléolia (qui travaille sur le bootcamp). Je me suis rendu compte que la majorité des choses qu’on fait dans le produit ne sont pas visibles. Et, c’est probablement aussi l’un de vos défauts si vous avez un produit. Pensez à travailler dessus. !
Le bootcamp est constitué de plusieurs piliers de d’apprentissages.
Tout d’abord, il est découpé en 2 phases de 4 semaines :
L’échauffement : pendant 4 semaines, les participantes apprennent les bases de la publication et de l’écriture.
- Elles s'entraînent entre-elles, elles découvrent la promo,
- Il y a une trentaine de vidéo de 5 minutes avec les points clefs (format droit au but)
- Surtout, il y a des lives chaque semaine pour poser ses questions, rencontrer la promo et débriefer des exercices.
- C’est le petit bain avant de sauter dans le grand bain
Le challenge : c’est 30 jours de publications sur LinkedIn. Le but est de créer une phase intense pour :
- Progresser rapidement : elles mettent en application ce qu’elles apprennent.
- Tester un maximum de choses : on ne peut pas présumer de la réaction du marché. Le mieux c’est de publier et de voir ce qui se passe. C’est comme ça qu’on comprend ce qui correspond le mieux à sa cible
- Créer une habitude dans son cerveau : il faut 21 jours pour créer une habitude. Si vous publiez un post pendant 30 jours, le reste de l’année sera comme des vacances.
Du suivi individuel, des moments en groupe et des corrections
Le bootcamp c’est tout une équipe au service des apprenantes. Au fil des saisons, on a recruté des personnes meilleures que nous. Et, les clientes partent avec le :D
Pendant les 8 semaines, il y a un live par semaine. C’est le moment sacré du bootcamp où chacune se retrouve pour partager sa semaine. Ils sont animés par Nina et Sonia Boisdur le mardi ou le jeudi entre 12h30 et 14h. C’est là où on vient puiser son énergie pour ne pas lâcher le morceau pendant tout ce temps.
2 coachings à la carte. Même si on pense que 80% des problèmes sont communs, il reste 20% à traiter au cas par cas. C’est ce qu’on fait pendant les coachings individuels. Ils durent chacun 30 minutes. Chaque apprenante à accès au replay de la session et à ses notes. Les coaching sont délivrés par nos 2 coachs spécialisées en copywriting, storytelling et LinkedIn. Cette saison , nous avons eu Jasmine Toitou en mastercoach. Elle a permis à toutes les Queens de (se) raconter telles qu’elles étaient.
8 corrections de posts. Avant d’appuyer sur publier, nos apprenantes ont toujours un stress (plus ou moins grand en fonction de leur expérience et des sujets qu’elles abordent). Les corrections de posts permettent de se challenger pour avoir de meilleurs résultats et de publier plus sereinement. Grâce à Julia Cantaragiu, certaines publicationS ont littéralement explosé.
2 corrections d’exercices sur le positionnement. Le positionnement est un point clef sur LinkedIn. Les gens ont besoin de comprendre en moins de 5 secondes qui vous êtes, ce que vous faites et s’ils doivent vous suivre et vous acheter. Pendant le bootcamp on prend donc le temps de travailler cette partie au cas par cas avec chacune des apprenantes pour qu’elles partent sur de bonnes bases.
L’organisation est suivie aux petits oignons par Elise Murigneux et Alexandra Madoï. Elles envoient chaque semaine 2 e-mails récapitulatifs avec des articles complémentaires à lire et de la motivation en barre. Elles savent aussi qui a posté et / ou rendu les exercices et, elles sont capables de déclencher des actions pour les décrocheuses (on vient les aider en 101).
Le back-office est 100% sur-mesure et intégré à Notion. Voilà un aperçu de notre dashboard de suivi.
Le groupe de promo, c’est la plus grosse valeur du bootcamp : le réseau. Évidemment, on parle de LinkedIn, de publication, d’écriture, d’inspiration. Mais, après le bootcamp, ce groupe devient un terreau business. Elles sont nombreuses à s’être échangées des clientes, à avoir trouvé leur partenaire business et à continuer de se soutenir dans tous les aspects de leur vie.
Le playbook, c’est le manuel de l’écriture en ligne. Une grande partie de la formation y est résumée et, elle est accessible plus rapidement et plus facilement que sur les vidéos. C’est un support complémentaire pour aider chaque apprenante dans son apprentissage.
La soirée de clôture est un moment sacré dans le bootcamp. C’est le seul moment “en physique” (pas obligatoire). On se félicite, on débrief, on s’éclate et on repart avec le :D
Tout n’est pas si rose !
Et, ce serait mentir que de dire que tout ça s’est fait sans galère. Monter un produit de zéro est un chemin long et fastidieux. C’est un travail besogneux où il faut sans cesse travailler sur les mêmes choses avec le souci du détail.
La difficulté du challenge
Dans les premières promotions, on s’est rendu compte que rentrer dans un challenge aussi intense sans avoir jamais publié, c’était comme plonger dans un bain glacé après avoir bronzé au soleil.
On a donc musclé l’échauffement pour y mettre des lives, plus de suivi, plus d’exercices et plus de feedback. Depuis, c’est mieux mais le challenge reste une charge émotionnelle intense que l’équipe doit gérer en fonction des promos.
Plus le temps passe et plus il y a de demande.
Le problème que je rencontrais pour le coaching individuel est en train de se répéter. Actuellement, les places pour les bootcamp sont prises d’assaut dès qu’elles ouvrent. Et, il y a une liste d‘attente. On doit donc trouver le moyen de servir plus de commandes sans perdre en qualité.
Le recrutement
Chaque saison, on intègre de nouvelles personnes à l’équipe. Bientôt, on aura une personne chargée du care et une deuxième mastercoach. Mais, trouver les bonnes personnes, celles qui adhèrent à la culture, aux valeurs et qui ont envie de rester freelance tout en travaillant en équipe, ce n’est pas facile.
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Le business model (la thune quoi !)
En un an et demi le prix du bootcamp a fait x5. On est passé de 520€ (prix pour les bêta testeuses) à 2500€. Pour une raison simple : à chaque saison le bootcamp devient meilleur.
- On recrute de nouvelles personnes encore plus compétentes dans l’équipe. À la saison 1 il n’y avait qu’Elise et moi.
- On rajoute des items et on enrichit le produit. Par exemple, dans la saison 1 il n’y avait que 4 lives, aujourd’hui il y en a 9.
- Notre produit est reconnu sur le marché comme étant l’un des meilleurs. Plusieurs participantes ont intégré les tops classement LinkedIn
- La satisfaction de nos clientes ne fait qu’augmenter au fil des saisons
- On développe actuellement la communauté des alumnis qui donnera accès à des ressources et à des évènements privés pour faire du business
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D’ailleurs, on a l’obsession de la mesure de satisfaction. Et, c’est probablement ce qui fait le succès du bootcamp. C’est une part considérable de nombreux business model puisque de nombreuses clientes viennent de la recommandation. Chaque apprenante remplit 4 formulaires de feedback. Et, elles ont permis de prendre plusieurs décisions d’amélioration.
Par exemple :
- Mettre en place un travail individuel sur le positionnement
- 20 minutes de questions / réponses à Nina à la fin des lives du challenge,
- La structuration des lives sous forme de mini-exercices en sous-groupes
En 2023, le bootcamp devrait atteindre 250,000€ de chiffre d’affaires avec +150 femmes formées depuis sa création.
Enfin, je place le kiffe dans le business model car je pense que ce qui fait la viabilité d’un produit c’est à la fois sa rentabilité mais aussi à quel point on peut le faire pendant longtemps.
Pour ma part, je me vois faire ce format pendant des années (sur d’autres sujets).
Pour plusieurs raisons :
- L’équipe : avoir une team de femmes brillantes et travailler ensemble a été mon plus grand bonheur au fil des saisons. Elles sont excellentes. Et, merci à elles.
- Le groupe : Les apprenantes forment une armée de femmes prêtes à se rendre visibles et à tout déchirer. Je suis fière de ça
- La mission : grâce à ces deux éléments, on construit quelque chose de plus grand. Je vois le résultat de notre travail et des femmes qui s’imposent. C’est notre vision du monde et celle qu’on réalise.
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